Les clubs de sport sont inégalement répartis dans la métropole. Zones blanches, trajets qui s’allongent, tarifs inégalitaires, manque d’infrastructures, les disparités se multiplient.

Lorsque l’on se penche sur la répartition des clubs de football, rugby, tennis, basket et équitation dans la métropole bordelaise, très vite, des zones blanches apparaissent.

Les habitants de ces communes sont alors contraints de parcourir plusieurs kilomètres pour se rendre dans une autre ville. Certaines de ces zones blanches sont des communes rurales, assez éloignées de Bordeaux, comme le Taillan-Médoc. Mais les zones avec le moins de clubs sont principalement situées au nord-est de la métropole. Ambès, par exemple, sur les cinq sports représentés, n’a qu’un club de football. D’autres communes voisines ont aussi un accès très limité aux divers sports. Ainsi, pour le rugby le seul club de la rive est au nord de Cenon est celui d’Ambarès-et-Lagrave. 

Les habitants des communes alentour doivent alors se déplacer s’ils souhaitent que leurs enfants fassent de l’équitation. Au-delà de 15 minutes de temps de trajet, cela devient compliqué pour les familles de se rendre dans ces clubs. Avec plusieurs enfants, le collège et le travail, beaucoup de parents renoncent à emmener leurs enfants à plus d’un quart d’heure de route.

Zones d'habitations donnant accès aux centres équestres aux tarifs les moins chers
Zones d'habitations donnant accès aux clubs de tennis aux tarifs les moins chers
Zones d'habitations donnant accès aux clubs de rugby aux tarifs les moins chers
Zones d'habitations donnant accès aux clubs de foot aux tarifs les moins chers
Zones d'habitations donnant accès aux clubs de basket aux tarifs les moins chers

Nous avons visualisé les zones d’habitations se trouvant à moins de 15 minutes de voiture (en semaine à 17h) d’un club pratiquant des tarifs moins élevés que la moyenne. Pour le tennis et le basket, les habitants de l’est de la métropole sont favorisés. Ils ont presque tous accès à des clubs aux tarifs plus bas. Ce n’est pas le cas pour l’équitation. Ce sport aux tarifs très élevés est sous-représenté à l’est, avec seulement le club de Cenon. 

Cette répartition des tarifs montre là encore une inégalité des territoires. Ainsi, à l’est de Bordeaux, tout en restant très proche de la ville, il est possible de trouver des clubs aux tarifs abordables. A l’ouest, en revanche les sportifs doivent s’éloigner des zones urbaines pour avoir des tarifs moins élevés. 

Une des explications de la répartition des clubs se trouve dans la question des infrastructures. En effet, pour des sports qui nécessitent beaucoup d’espace, comme le rugby, il n’est pas étonnant de ne trouver aucun club à Bordeaux même. Tous les terrains sont situés en périphérie de la ville. A Saint-Vincent-de-Paul, l’absence de club de football et de rugby s’explique tout simplement par l’absence de terrains. Mais à Ambès, où les infrastructures sont peu nombreuses, la ville compte tout de même quatre courts de tennis. Pourtant, aucun club de tennis n’exerce dans la commune.

Alors, le nombre d’infrastructures est-il lié au nombre d’habitants ? Pas forcément. Si on compare Floirac (est) et Eysines (ouest), qui sont deux villes à densité de population similaires, on trouve des écarts dans le nombre d’infrastructures. Eysines compte trois courts de tennis, deux salles couvertes et deux terrains extérieurs de plus que sa jumelle de l’est. Des inégalités d’infrastructure qui ne se limitent pas au nombre d’habitants.

Léna Trichet