Idée de départ :
Il a été question dès le départ de nous intéresser à la problématique des squats et des bidonvilles dans la métropole de Bordeaux. C’est ensuite en nous renseignant sur le travail de l’association Dynam’eau que nous avons eu la volonté de nous focaliser sur la seule question de l’accès à l’eau. Selon l’association, plusieurs de ces squats, abritant pour certains des réfugiés, ne répondent pas aux standards du Haut-Commissariat aux réfugiés. L’action de l’association se concentre depuis 4 ans à installer sur des squats non dotés des raccordements au réseau d’eau de la métropole. Nous avons donc été amenés à les rencontrer pour pouvoir observer à partir de leurs données le nombre d’installations qui ne disposent pas ou peu d’un simple robinet ou de sanitaire.
Difficultés rencontrées :
Les chiffres recherchés sont difficilement accessibles surtout auprès des collectivités. Notre travail a donc consisté à nouer des contacts avec la plupart des associations sur le terrain, pour la plupart détentrices d’informations sur la question.
La crise du coronavirus a brouillé les pistes. Les associatifs ont eu beaucoup de mal à se déployer sur le terrain dès l’entame du confinement. Ils ont de fait connu des problèmes logistiques, retardant d’une certaine manière la mise à jour de leurs propres tableaux de données. Ces derniers nous ont notamment informés que la crise sanitaire a fait partiellement évoluer la situation sur le terrain. La réfection de certains points d’eau ayant été décidée en urgence sur certaines zones.
L’accès à l’eau, référencé dans ce tableau selon le nombre de robinets et le nombre de toilettes, était renseigné pour seulement un cinquième des squats indiqués. Il a fallu méthodiquement trouver des sources sur le terrain pour compléter les données sanitaires manquantes. Pour cela, chaque membre de l’équipe de rédacteur a contacté, depuis son lieu de confinement, des associations en charge des squats sur le terrain et quelques personnes en charge à la métropole.
Notre enquête présente une limite principale. Nous nous sommes appuyés sur les chiffres d’associations et d’institutions sans aller dans les squats et bidonvilles que nous avons recensés. La faute au confinement. Qui plus est, ces chiffres changent tout le temps. Pour pallier à ces flottements, nous avons dû alors déterminer un « indice de confiance » pour chaque squat en fonction du nombre de sources croisées et de leur fiabilité.
Comme nous voulions utiliser l’infographie survey de Flourish pour que chaque point représente un humain, nous avons décidé de dupliquer les lignes de chacun des squats autant de fois qu’il y avait de personnes présentes sur le squat. Nous l’avons fait à la main. Puis notre enseignant, Cédric Lombion, est arrivé et s’est creusé les méninges pour tout automatiser.
Presque une journée de travail plus tard, nous avons pu importer notre tableau dans flourish. Et là, d’autres soucis sont apparus. Parfois, des phrases s’étaient ajoutées dans notre tableau et formaient l’intitulé d’un nouveau groupement. Nous avions alors 9 groupements au lieu de 4 par exemple. Pas évidente la lecture dans ces conditions… Ensuite, les valeurs n’étaient pas rangées dans le bon ordre. Nous avions par exemple « moins de 20 », après « entre 20 et 60 ». Pas très logique non? Mais l’ordinateur a un cerveau plus mathématique que nous, impossible de trouver une case dans flourish pour tout ranger correctement. Nous avons alors modifié les intitulés dans spreadsheet pour qu’apparaissent les chiffres en premier. Victoire : ils se sont ainsi bien positionnés.
Nous vous épargnons les autres problèmes, mais nous tenons à vous rappeler une astuce, qui vous servira toujours. Lorsque vous faites référence à une cellule, si vous ne voulez pas que spreadsheet déroule en prenant en compte les cellules d’après, mettez y des dollars. Exemple : au lieu d’écrire A2, écrivez $A$2. Et dernier truc, si vous voulez sélectionner toute une colonne, écrivez sa lettre de référence deux fois, séparées par deux points : « B:B ». Et voilà, le tour est joué !
Jeux de données :
Nous avons pu récupérer un tableau de données tenu par Bordeaux Métropole, et le Groupement d’intérêt public Médiation. Nous avons complété ce premier jeu de données avec des éléments d’informations provenant d’un tableau tenu par l’association Médecins du Monde. La première liste est mise à jour chaque semaine par les différentes associations qui sont en charge des squats. En croisant ces deux tableaux, nous sommes arrivés à un total de 76 squats, avec des adresses vérifiées par nos soins, et à des chiffres mis à jour concernant le nombre d’occupants par lieu. Et nous avons pu commencer à renseigner les présences de point d’eau et de sanitaire.
Enquête :
L’absence de points d’eau en nombre et en état sur une grande partie des squats de la métropole nous a obligé à poser la question à la métropole ainsi qu’au fournisseur d’eau, Suez.
Contacts :
Associations
Dynam’eau
Médecins du Monde
Réseau Education Sans Frontières
Collectif Bienvenue
Les Enfants de Coluche
Squid
Tri, Potes & Mascagne
Contact de la métropole
Bordeaux Métropole Médiation
Mission Squats
Bordeaux Maintenant
mairies de Cenon, Bègles, etc.
Visualisation finale :
Nous avions décidé d’établir un graphique où un point serait une personne qui vit en squat et en bidonville. En fonction de son accès à l’eau et à des toilettes, le point change de couleur et de place. Cependant, face au manque de confiance en nos chiffres, nous avons dû nous résoudre à créer des échelles et donc présenter les données en pourcentage. Sur notre visualisation finale, nous pouvons donc regarder différentes variables.
– Avec combien de personnes, une personne partage-t-elle son point d’eau? Quel est le temps de marche jusqu’à un point d’eau public pour celles qui n’en ont pas?
– Avec combien de personnes, une personne partage-t-elle son toilette ? Quel est le temps de marche jusqu’à un toilette public pour celles qui n’en ont pas?
Par Pauline Achard, Laura Le Strat, Mathieu Michel, Richard Monteil, Marie Montels, Alexis Souhard, Léa Surmaire et Noa Thomas